Ceux qui étudient l'intervention américaine contre Daesh, dans son ampleur, son étendue,sa vitesse et sa nature, arriveront à l'une de ces deux conclusions: soit que l'on parle d'un pays du Tiers-monde qui ne possède pas les moyens d'intervention hors de ses frontières, soit que pour l'Amérique, pays qui incarne l'idée même de l'interventionnisme, les actes ne coïncident pas avec les dires quand elle prétend être horrifiée et terrifiée par la menace que constituerait Daesh pour ses intérêts et sécurité nationale ainsi que pour la sécurité et la paix mondiales.
Si les frappes militaires, qui effleurent à peine la carapace qui permet à Daesh de vivre et de s'étendre au voisinage des zones kurdes, ne peut refléter la position américaine, et si le discours américain pouvait en soi suffire et être plus déterminant que l'action militaire, notamment les propos du président américain sur une longue guerre contre Daesh et sur " un siècle qui ne tolère guère sa survivance", ce discours-là ne serait qu'une guerre psychologique au profit de Daesh-même en la traitant comme une grande puissance!
Que veut l'Amérique quand elle déclare une guerre sans la mener? Que veut l'Amérique quand elle essaie d'écarter toute puissance agissante du champs de l'alliance dans cette guerre? Que veut l'Amérique quand elle persiste à susciter la guerre contre la Syrie et donne la priorité à la résolution de la crise ukrainienne ? Que veut l'Amérique de l'accord avec l'Iran sur son dossier nucléaire ? Enfin, que veut-elle réaliser à travers son retrait de l'Afghanistan?
En vérité, l'Amérique veut une guerre ouverte et longue dans la région et dont elle pourrait contrôler les limites par la puissance de feu comme il fut le cas avec son intervention pour tracer une ligne rouge autour d'Erbil ; une guerre d'usure menée par Daesh contre l'argent et l'armée saoudienne, contre l'argent et les armées des pays du Golfe, contre le tissu social de toutes les forces régionales: pousser l'Egypte à intervenir pour protéger l'Arabie Saoudite et l'associer à cette usure; une guerre où la Jordanie pourrait être démontée et transformée en champs de bataille elle aussi; une guerre d'usure contre la Syrie.
L'Amérique veut continuer à vendre des armes, tracer les frontières et les cartes, conclure des affaires et des alliances sous la pression du feu et faire passer des changements et des mutations sous la fumée de ce feu, laissant la région comme un cadavre déchiqueté et sans vie et où les guerres seront menées sous le contrôle des services américains dont les marchés ont besoin du chaos de la guerre pour prospérer.
" Une guerre de dix ans sous contrôle, voilà ce que veulent les Américains!" disent les Russes." Quant à ceux qui attendent l'impulsion américaine pour mener leur guerre contre Daesh, ce dernier les aura mordu avant".
2014-09-04 | عدد القراءات 1636