Beaucoup d'Européens et certains Américains, parmi ceux qui s'intéressent aux dossiers de la région, aspirent à voir l'Egypte du Général Al-Sissi jouer un rôle qu'elle est seule à pouvoir assumer. Par ailleurs, tous s'accordent sur deux points : 1°) La nécessité du rôle de l'Iran et de la Russie dans l'équation de la stabilité au Moyen-Orient, nécessité qui va au-delà des impératifs de la guerre contre Daesh et de la coalition en formation; 2°)Loin des surenchères américaines et européennes sur le cahier des charges de cette coalition, la guerre contre Daesh devra in fine aboutir à l'instauration d'un ordre qui assurerait la stabilité de cette région si vitale, enjeu de tant de rivalités économiques et stratégiques.
Il est impossible d'aspirer à une telle stabilité en la confiant aux les alliés de Washington dans la région car ils ont prouvé leur incapacité à la garantir sans la Russie et surtout l'Iran : au Yémen,au Bahreïn, en Irak,en Syrie et au Liban. Le constat reste valide en Afghanistan et en Ukraine comme dans tout autre pays liée organiquement à la Russie et/ou l'Iran, que ce soit par la confrontation ou la coopération avec eux.
En fin de compte,toute entente avec la Russie et l'Iran passe inéluctablement par la Syrie.
Washington est allée loin dans son opposition à la Syrie, si bien qu'elle a maintenant besoin d'une échelle pour "descendre",celle de la réconciliation inter-arabe. Or celle-ci n'est autre que celle entre la Syrie et l'Arabie Saoudite et ne peut se réaliser sans l'Égypte dirigée par Al-Sissi.
Une réconciliation syro-syrienne, même formelle, entre le pouvoir actuelle et l'opposition ( à l'exclusion des composantes d'Al-Qaïda) peut constituer le préalable à la première et servira ,tour à tour, à l'Arabie Saoudite et à l'Occident, d'échelle pour descendre.
L'Egypte a déjà manifesté sa disposition à agir sérieusement dans ce sens. Ses maintes allusions et un encouragement international n'ont pas suffi à changer à faire changer l'attitude de l'Arabie Saoudite qui continue à opposer son veto à un tel rôle. L'Égypte se tourna alors vers le Liban dans l'espoir d'en faire un accès.
L'Egypte aura ainsi essayé par l'allusion, Mr. Walid Joumboulat ouvertement. Mais l'Arabie Saoudite y répondit par un non catégorique après qu'elle eut la certitude qu'un accord au Liban était possible, notamment dans le dossier de la Présidence où le Hezbollah,en échange d'acquis de pouvoir, concéderait un changement dans sa position et l'importance de sa participation en Syrie.
Al-Sissi reçut donc le refus saoudien de toute initiative dans le dossier présidentiel au Liban, sans même faire une allusion à la demande du retrait des forces armées du Hezbollah. Sur quoi, Al-Sissi se retira.
2014-09-09 | عدد القراءات 1507