La Syrie n'attendra pas.‏

En réponse à une intention exprimée par les Occidentaux de former une coalition  internationale et régionale pour lutter contre le terrorisme, Daesh en particulier, la Syrie a exprimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Walid Al Moualim, sa disposition à une coopération totale dans ce cadre.

 

Certains ont vu dans cette position l'expression d'une offre de services que ferait Damas à Washington, des concessions dans l'espoir de renouer leurs relations au seul motif que c'est Washington qui fut la première à en parler.

 

Par la suite, il apparaitra clairement que Washington n'envisage pas ce projet avec sérieux puisque, très vite, les pays occidentaux et arabes impliqués dans la guerre contre la Syrie ont posé la condition de l'en exclure. L'idiotie d'un François Hollande a été jusqu'à dire que le président syrien demeure plus dangereux que Daesh, propos que les Israéliens furent les seuls à tenir avant lui. Dans ce cas, la position occidentale, l'américaine en particulier, ne serait qu'une flatterie pour l'Arabie Saoudite tant son ressentiment contre la Syrie est grand. Ceci explique l'éviction de la Turquie de toute contribution et le discours américain sur une guerre qui serait longue tout en se contentant dans les actes d'envoyer des messages militaires sans jamais franchir le pas d'une action sérieuse et efficace. En effet, il suffit de comparer l'envergure de l'engagement militaire US en ex-Yougoslavie et en Irak avec celui déployé  contre Daesh pour comprendre qu'il ne va pas au-delà des messages à l'adresse de ce dernier.

 

Il est évident que les E.U. ne sont point conséquents et qu'ils sont plutôt enclins à diriger leur puissance de feu vers le Golfe sans l'arrêter en Irak et en Syrie tout en se contentant de tracer pour Daesh des lignes rouges à ne pas franchir, Erbil par exemple, Baghdad, peut-être. Le cours des événements a bien montré que la Syrie, ainsi que l'Iran et la Russie étaient bien au faîte des vraies intentions américaines et que la conférence de presse du ministre Al Moualim relevait d'une telle lecture et d'une évaluation commune aux trois capitales de la position de Washington .

 

La position de Damas a permis de renforcer et légitimer le refus des alliés iranien et russe de toute implication qui suivrait le " jeu américain" sous couvert d'une coalition internationale et régionale et de dire: " Pas d'alliance sans Damas qui est prête pour ce faire!". Ce qui leur a également permis de dévoiler les vraies intentions occidentales et d'indexer leur participation à l'acceptation de cette condition.

 

La première partie de l'intervention du ministre syrien avait pour but de neutraliser la manœuvre américaine.

 

Suivit alors la déclaration qui considérait que toute intervention américaine, qu'elle soit terrestre, aérienne ou maritime, sur toute l'étendue géographique de la souveraineté syrienne sera considérée comme une agression et traitée en conséquence. Ceci eut pour effet  de neutraliser le piège américain: viser en apparence Daesh pour violer le ciel syrien et assurer une présence militaire effective en Syrie sous couvert  de lutter contre le" terrorisme de Daesh".

 

Il y eut un troisième épisode dans la position syrienne mais, cette fois-ci, sur le terrain. En effet, en grossissant le trait et en parlant d'une guerre qui sera longue et de la nécessité d'une coalition régionale et internationale, Washington voulait en fait paralyser en la retardant toute confrontation avec Daesh jusqu'à la constitution de ladite coalition tout en laissant entrevoir son double avantage: une couverture internationale et l'appui financier et militaire. Le temps qu'il faudra justement au projet de Daesh de prendre racines et rendra forcément 1)toute guerre contre lui longue et 2) nécessaire, une coalition avec les conditions américaines. Là, et sur le terrain, la Syrie a fait savoir qu'elle n'attendra personne et continue cette guerre comme elle l'a toujours fait, en comptant sur son Armée, son peuple et  le soutien de ses alliés.

 

De Deir Ezzour  à la campagne d'Alep et de Homs et jusqu'à Joubar  spécialement, la réponse syrienne est là : " Nous n'attendrons pas. Que celui qui veut participer à la guerre contre le terrorisme nous suive ou nous parle, car noys irons de l'avant même si d'autres renoncent!".

2014-09-04 | عدد القراءات 1666